Armand Rouanet

Docteur Armand ROUANET (1868 Labastide-Rouairoux – 1960 Moissac).
A_RouanetArmand Rouanet est issu d’une famille de viticulteur. Marié à Moissac le 1er octobre 1895 avec Marie-Jeanne Roudanès dont le père, Nicolas Roudanès, était avocat et juge d’instruction au tribunal civil de Moissac, il est le grand promoteur du chasselas de Moissac.
En 1936, avec Louis Gardes et le sénateur-maire Roger Delthil, il participe à la création de la première « station uvale » de France. Médecin, il savait combien la cure uvale, en usage déjà dans la Rome antique, pouvait guérir certaines affections. Au congrès de Paris en 1937, il donna un brillant rapport sur les bienfaits du chasselas et fit la propagande du « raisin de table » aux congrès de Colmar, de Tunis et de Reims.
Eminent praticien, Armand Rouanet fit ses études à la faculté de médecine de Montpellier. Il termina sa formation à Toulouse. Le docteur Rouanet exerça à Moissac à partir de 1898. Notre hôpital lui doit les premiers aménagements chirurgicaux du « pavillon Gillet ». (Le médecin Gillet, né à Moissac en 1825, exerça dans notre ville jusqu’à son décès en 1899 ; il était en parenté avec les familles Demotes, Pétignot, Marcadet).
Selon M. Claude Campanini, la chirurgie s’imposa au docteur Rouanet par la nécessité qui le fit intervenir de son mieux auprès des blessés durant la Grande Guerre. Mobilisé durant la guerre de 1914/1918, le docteur Rouanet mit effectivement aux postes sanitaires avancés de Verdun et de Vadelencourt son talent de chirurgien au service de la patrie. Blessé, il reçut la Croix de Guerre, la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur (1921) et la Rosette d’Officier en 1954, à l’âge de 85 ans.
Le docteur Rouanet fut président de l’Ordre des médecins de Tarn-et-Garonne pendant plus de vingt-cinq ans et président de la Société Mutuelle des Médecins de France.
Moissagais dévoué et aimant sa ville, il fut pendant de longues années président des Amis du Vieux-Moissac et du Syndicat d’Initiative. Le docteur Rouanet n’a pas fait fortune : de nombreux malades n’ont jamais payé une consultation à celui qui fut un véritable « médecin des pauvres ».
Louis Gardes dans l’un de ses poèmes nous fait un portrait remarquable de cette générosité devenue légendaire. Voici les deux dernières strophes :

 

Lou couneisson tant boun-enfant
Que per las carrièros i fan
Pla soubent dounar la consulto
Gaïto la lengo, gaïto l’èl
E sabètz so que ne rezulto ?
Es pagat d’un cop de capèl.*
On le sait si bon enfant
Que dans la rue
Souvent on le consulte
Il regarde la langue, l’œil
Et savez-vous ce qui en résulte ?
Il est payé d’un coup de chapeau.**
*Graphie de l’auteur.
**Traduction d’Henri Ena.