Camille DELTHIL (1834 Moissac – 1902 Paris)
Grande personnalité aux multiples facettes, il excellait en tout : homme politique, écrivain et poète, journaliste, maire de Moissac, sous-préfet, sénateur. Il fut le fondateur du Comité républicain et radical de Moissac. En tant que littérateur il donna à Moissac son hymne écrit dans la langue des anciens troubadours : « La Mouïssagueso », mis en musique par Saintis. Parmi ses titres qui restent dans la mémoire des Moissagais : « Les Rustiques » et « Les Lambrusques ». Journaliste, il fut le fondateur de « La Feuille Villageoise » qui vécut de 1881 jusqu’en 1960 et dont la parution fut interrompue seulement pendant les deux guerres mondiales. Il collabora pendant vingt ans à La Dépêche où il avait la responsabilité de la chronique politique départementale. Dans ces deux journaux il signait ses articles hebdomadaires.
On peut aujourd’hui admirer son portrait, représenté de face, debout, en grandeur naturelle au premier étage de la mairie de Moissac. Ce portrait nous le devons à la bonté de Mme Lamartinière, petite fille de Camille Delthil qui le légua aux Moissagais en 1988 et aussi grâce à l’opiniâtreté de notre ami Henri Ena qui, après de minutieuses recherches, avait fini par débusquer la dernière descendante de cette famille. C’est lors d’une conférence consacrée à Firmin Bouisset -l’auteur de ce tableau- qu’Henri Ena le dévoila devant une nombreuse assistance le 23 septembre 1988.
Maire de Moissac, après avoir été longtemps l’adjoint de Pierre Chabrié. Sous-préfet de Castelsarrasin après le coup d’éclat de Léon Gambetta, il a été élu sénateur le 22 juin 1902, peu de temps avant sa mort survenue le 14 juillet de la même année.
Ainsi disparut un grand homme, dont le docteur Villeneuve, alors premier adjoint au maire de Moissac, dit en 1926 lors de l’inauguration de son buste placé face au tribunal : « Désintéressé, il était l’ennemi des intrigues, il ne faisait pas de la politique personnelle mais bien pour la résistance de ses amis, pour le triomphe de son parti ; aussi sa probité politique était légendaire, sa loyauté exemplaire ». Lors de cette cérémonie, Raymond de la Tailhède récita l’ode à Camille Delthil. Un grand nombre de personnalités assistèrent à cette inauguration : Maurice Sarraut sénateur de l’Aude, Jean Richepin de l’Académie française, Fortunat Strowsky professeur à la Sorbonne, le docteur Foissac et bien entendu son fils Roger. Au dos de son buste on pouvait lire le début de son poème intitulé : Immortalité.
Et lorsque des mille ans et des mille ans encore
Auront passé sur moi sans pouvoir m’abolir
Avec des yeux d’enfants je reverrai l’aurore
Dont je n’aurai plus le souvenir
Le bas-relief d’A. Abbal au dos de la statue de Camille Delthil face au tribunal
Roger DELTHIL (1869 Moissac – 1951 Moissac)
Il fut maire de Moissac du 8 mai 1925 au 30 mars 1941 ; puis du 1er juillet 1944 au 30 septembre de la même année et du 6 mai 1945 jusqu’à son décès en 1951. Il fut également sénateur de 1924 à 1951 sauf, bien sûr, durant la Seconde guerre mondiale. Roger Delthil se distingua par son accueil efficace et bienveillant vis-à-vis de la colonie juive des enfants de Moissac et des adolescents du domaine de Charry, leur fournissant, draps, couvertures, lits.
La statue de Roger Delthil, square du Maroc à Moissac
Pour plus de renseignements concernant notamment Camille Delthil on peut consulter les fascicules d’Henri Ena, n° 2 page 40 et suivantes, et n° 16 page 572.