Durand, issu d’une puissante famille d’Auvergne, naquit à Bredons, petit village situé près de Murat (aujourd’hui dans le département du Cantal).
Simple moine à Cluny, il fut nommé en 1048 abbé de Moissac afin d’assurer la réforme de l’abbaye suite à l’acte d’union de Moissac avec Cluny, signé en 1047. Homme supérieur, d’une fermeté rare et empreint d’une grande volonté, il arrivait au milieu d’une église en ruine (la toiture de l’édifice s’était effondrée vers 1030) et en plein désordre moral. Tout était à modifier : créer une nouvelle administration, supprimer les vieux abus et rétablir la discipline.
Ses efforts furent couronnés de succès. L’église fut reconstruite en premier. Mais, l’un des actes les plus importants fut la régularisation de l’acte qui unissait l’abbaye de Moissac à celle de Cluny en 1053. Durand porta, ensuite, un soin particulier à la consécration de l’église dont la date fut fixée au jeudi 6 novembre 1063. Ce jour-là, les évêques d’Auch, de Lectoure, de Comminges, d’Agen, de Tarbes, d’Oloron et d’Aire étaient présents. Une pierre commémorative, en marbre, garde le souvenir de cette cérémonie. Aujourd’hui elle se trouve encastrée dans le mur nord du chevet de l’église à gauche du chœur.
Nommé évêque de Toulouse en 1059, il cumule donc deux fonctions : celle d’évêque et celle d’abbé et ce malgré l’interdiction des Canons de l’Eglise. Cette double fonction lui permettra d’œuvrer plus efficacement en faveur de la réforme monastique.
Les contemporains de Durand lui reprochaient de s’adonner à un plaisir qu’aujourd’hui on ne condamnerait plus : il se délectait à dire des plaisanteries ce qui était contraire à la règle de Saint-Benoît. Le Nouveau Testament assimilait le fait de tenir des propos scabreux à un pêché aussi gros que celui de l’avarice ou la luxure.
Durand de Bredons mourut le 8 mai 1072 mais on ignore le lieu de sa sépulture.