Les surnoms ou « escaïs » (en langue occitane)
ll y a déjà plusieurs années, alors que je remplissais je ne sais plus quel formulaire administratif, quelle ne fut pas ma surprise lorsque je rencontrais après avoir rempli la case NOM puis PRENOM une autre case ainsi désignée : AUTREMENT APPELÉ(E). Passée la surprise je me souvenais qu’évidemment dans d’autres organisations sociales que celles de nos nations occidentales les individus n’étaient pas obligatoirement assignés par un état-civil leur attribuant un seul – même s’il peut être composé – nom (dit nom de famille ou patronyme).
Et je me souvenais aussi que le fait d’appeler quelqu’un « AUTREMENT » que par son nom d’ état-civil ne concernait pas seulement de lointaines cultures africaines . Loin s’en faut!
En effet dans mon enfance ( avant l’an 2000 je vous l’accorde) passée sur les coteaux moissagais j’entendais prononcer les noms de nos voisins sans me poser (pas encore) des questions d’ordre linguistique. Il y avait ainsi Parpalhol [= papillon], Lala, la Jeanne, Rapin. Mais alors pourquoi le jour où je désignai l’épouse de « Rapin » comme « Madame Rapin » je déclenchai l’hilarité autour de moi ? Mais parce que « Rapin » était, me dit-on, un ‘ »escaï », celui de monsieur xxxx . xxxx : parce que je suis incapable aujourd’hui de me souvenir du patronyme officiel du couple en question tant il fut peu souvent prononcé dans ma famille.
Ce sont donc des madeleines de Proust que ces nombreux « escaïs » soigneusement notés dans notre cadastre AMM CC19. Et il faut bien reconnaître que leur origine reste souvent un délicieux mystère.
On rencontre : Oblidanes dict [le « c » reste du latin « dictus« ] Minanes ; Taza dict Grabage; Louis Bounaffous dict Patouquet ; Jean Marty, fils de Guilhem, dict Senioratet ; Peyronne Debouhet dite Joandihette; Jean Calauzène dict Not; Pierre Creste dict …Rapin ! Je l’ai retrouvé, du moins peut-être était-il un ancêtre du Rapin de mon enfance.