Raymond DUPRAT (1782 Moissac – 1861 Moissac)
Ancien auditeur au Conseil d’Etat en 1809 sous le Premier Empire, inspecteur général des vivres de la Guerre de 1810 à 1815, Sous-préfet de 1820 à 1830. Il fut élu député de Moissac, sans interruption, pendant toute la durée de la Monarchie de Juillet dans les rangs des conservateurs.
On doit au baron Raymond Duprat un plan de la ville de Moissac, donné pour très ancien. Ce plan avait été envoyé après 1830 à la municipalité par Monsieur Duprat, député de l’arrondissement, avec comme indication qu’il avait été calqué sur un original conservé dans une des bibliothèques de Paris. Malgré ses recherches, Lagrèze-Fossat n’a jamais retrouvé l’original.
Les frères Duprat (Raymond et Augustin) habitaient une superbe demeure située face à la mairie qui devint par la suite l’épicerie Vidal.
C’est grâce à son intervention que les Moissagais obtinrent la création d’un quatrième et dernier pont-tournant sur le canal à Saint Jacques face à la rue Lagrèze-Fossat. Ce pont-tournant, primitivement, n’avait pas été prévu par les ingénieurs du canal et, ironie du sort, c’est aujourd’hui, à ma connaissance, le seul qui subsiste sur tout le parcours du canal des Deux-mers, depuis Castets-en-Dorthe jusqu’à Toulouse.
Voici une anecdote qui m’a été contée par Mlle Marcadet dont les ancêtres demeuraient presque vis-à-vis de ce pont-tournant.
Le baron Duprat, peu porté sur la religion, en était arrivé à ne plus supporter toutes ces bonnes femmes qui fréquentaient l’Eglise et qui sans cesse réclamaient auprès du Bon Dieu. Un jour, agacé par ces comportements pleurnichards, il s’écria :
« Si j’étais Dieu et que toutes ces femmes me supplient en disant :
adiussiatz, adiussiatz, Monsur Duprat
Donatz-me, donatz-me, un sac de blat…
Je m’en irai le plus loin possible pour ne plus les entendre ».