journal des paléographes confinés #7

Nous avons auparavant présenté le cadastre moissagais coté CC 19, lu une de ses pages et abordé les problèmes de cette lecture en détaillant les formes particulières de certaines lettres et mots. Nous sommes bien loin de pouvoir tout « décrypter » rapidement et correctement mais voyons aujourd’hui comment est organisé le contenu de ce cadastre.

Pour chaque contribuable d’un même quartier (Saint-Jacques pour le volume CC 19 ) sont notés :
– son nom et prénom, quelquefois son surnom ( les surnoms étaient souvent utilisés dans la vie quotidienne locale jusqu’à des époques récentes ; ceux-ci pouvaient être étranges ou amusants) Nous trouvons par exemple « Raymond Oblidanes dict Minane ».
– sa profession assez souvent ou bien son statut social, par exemple : « bourgeois » ou « noble » ou « travailleur »
– son adresse, qui est le lieu de sa résidence principale, par exemple « grand’rue Saint-Jacques ».

Ensuite paragraphe par paragraphe sont énumérés les biens, immeubles ou fonciers, dudit contribuable. Le premier bien est évidemment le lieu de sa résidence.

Chaque bien est caractérisé par :
– sa nature : maison, terre, vigne, bois, pré, etc.
– sa localisation précise qui est établie par la désignation de ses « confronts », c’est- à-dire des biens qui lui sont immédiatement voisins, selon les quatre points cardinaux. Ainsi par exemple : la vigne de Raymond Oblidanes confronte du levant (= à l’est) la vigne de Jean Garric, du couchant ( = à l’ouest) le chemin vers Piac, du midi ( =au sud) la terre de Guillaume Bordes, du septentrion ( = au nord) le bois du même Guillaume Bordes. Ainsi chaque bien est situé l’un par rapport aux autres et aux repères géographiques (routes, ruisseaux, etc.).
– ensuite la superficie du bien est notée avec le système de mesures en vigueur à Moissac au XVIIe siècle : en carterées (environ 80 ares), en cartonats (=1/4 de carterée), en boisselats (=1/4 de cartonat) et en picotins (=1/4 de boisselat).
– enfin, et souvent dans la marge, est précisé l’  «  allivrement », c’est-à-dire le montant de l’impôt dû et calculé à partir de la valeur du bien ( lié à sa grandeur, sa nature, sa situation, etc., informations qui permettent d’estimer ce qu’il peut rapporter).

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