Louis et Pierre Gardes

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Louis GARDES (1874 Moissac – 1943 Moissac)

 

Louis_GardesNé d’une famille de tonneliers, il sortira premier au certificat d’études primaires, ce qui lui ouvrait gratuitement l’accès aux études secondaires. Ses parents en décidèrent autrement ; il entre en apprentissage et part pour un « Tour de France ». Gravement accidenté à la suite d’une chute du haut d’un foudre dans une propriété viticole, il restera invalide durant près de deux ans.
Profitant de ce contretemps il se cultive par la lecture de nombreux ouvrages. Cela lui permettra de dégotter une place de premier clerc dans une étude d’avoué. Mais il s’occupe aussi d’expédition de fruits et légumes.
Retiré des affaires en 1920, il devient le secrétaire particulier du maire Roger Delthil à partir de 1925. François Boulet dans son ouvrage « Moissac 1939-1945, Résistants, Justes et Juifs » le qualifie d’éminence grise, apôtre du chasselas, conteur et poète. Il fut ainsi l’ambassadeur du maire et de la ville de Moissac auprès de la colonie des enfants Juifs en 1940 (Voir l’article du journaliste Pol Ramber, paru dans la Petite Gironde du mercredi 10 avril 1940).
En 1907, avec quelques amis il fonda « LA CLOUCADO DES CLASTRES »*, une association dédiée à la LANGUE d’OC et aux traditions locales encore très vivaces à cette époque-là. Il s’intéressa aussi au passé de la ville de Moissac si bien qu’avec Armand Viré et beaucoup d’autres, il fut l’un des membres fondateurs des « AMIS DU VIEUX MOISSAC ».
Enfin, avec le docteur Rouanet, il se fit le propagandiste des bienfaits de la cure uvale à base de chasselas doré d’où la création du kiosque de l’Uvarium à l’extrémité orientale de la promenade du Moulin.
Cet amoureux de la langue occitane est l’auteur de plusieurs ouvrages tels que : Al coufin (1929) ; En tusounant (1930) ; Pesoulhous, comédie en un acte (1912) ; La terro des vièlhs, comédie en un acte (1922). C’est en juin 2004 que l’école bilingue « occitan-français » de Saint-Benoît prit le nom d’Escòla Louis Gardes, honorant ainsi la mémoire de cet écrivain du terroir moissagais.
* En français : « La couvée des cloîtres ».

 

Pour en savoir plus : Henri Ena, Scènes et Personnages de la vie moissagaise fascicule n° 17 pages 600/601.
Voir aussi le témoignage de M. Claude Campanini dans notre ouvrage Dictionnaire des noms de rues de Moissac, page 87.
On peut consulter l’ouvrage de François Boulet : MOISSAC 1939-1945, Résistants, Justes et Juifs aux Editions Ampelos.

 

PIERRE GARDES (1902 Montagnac, Hérault – 1995 Montauban)
P_GardesNous pouvons dire : tel père, tel fils. Oui, Pierre Gardes fut lui aussi, un grand amoureux de la langue d’oc et un fidèle gardien des traditions locales. Il devint Vice Président de l’Académie de Montauban et Capiscòl de l’Escolo Carsinolo. Il a œuvré pour l’agencement des collections du Musée du Terroir à Montauban (2 Place Antoine Bourdelle).
Il fit paraître plusieurs recueils de poésie tels que : Al bòrd de Tarn (1937) ; Ombras e clarors (1952) ; A cadun sa cançon (1961) ; une pièce de théâtre, Jaffard, écrite en 1928. Jaffard était un de ces brigands de grands chemins dont les exploits se déroulent au XIXe siècle, du temps de la Monarchie de Juillet et, surtout, sous le Second Empire. Son terrain d’action se situait surtout à l’Ouest de Moissac, en direction d’Agen, sur la nouvelle voie de communication qui venait d’être créée en même temps que la voie ferrée et le canal. Il existe tout au fond du vallon de la Madeleine une grotte dite « grotte de Jaffard ».
Henri Ena qui a bien connu Pierre Gardes et qui l’appréciait a souvent utilisé nombre de ses poèmes pour émailler le propos de ses fascicules Scènes et Personnages de la Vie Moissagaise.